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Journée d’étude les Filles et l’Informatique : (pas) une bonne combinaison ?

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Les filles considèrent l’informatique comme ennuyeuse et peu attirante, elles estiment que c’est limité, compliqué et difficile, et qu’en plus, ça équivaut à rester assis sans bouger. C’est ce qui ressort d’une étude récente menée par l’institut de recherche SEIN du Limburgs Universitair Centrum. Rien de bien neuf dans ces conclusions. Le sujet a déjà été abordé sur le site de Ada. Par contre, ce qui est neuf, c’est qu’une étude portant sur les images h/f dans les brochures informatives des sections d’informatique dans l’enseignement supérieur et universitaire a été intégrée à l’enquête.

L’institut de recherche SEIN a interrogé, l’année dernière, 36 élèves de l’enseignement secondaire concernant leur attitude vis-à-vis de l’informatique à la maison, à l’école, et comme emploi futur (1). Alors que les filles utilisent essentiellement l’ordinateur à la maison pour la réalisation de tâches scolaires, ou pour chatter, les garçons disent également utiliser l’ordinateur pour faire de la musique, créer leur propre site, et programmer. A l’école, les deux sexes trouvent que le niveau du cours d’informatique est ’bas’. Les filles qualifient également les cours d’’ennuyeux’, et de ’perte de temps’, alors que les garçons parlent de ’facile’, ’simple’, ’relaxant’. Pour décider d’étudier l’informatique en école supérieure, il faut, selon les filles, ’être un peu tordu’. Des études qui, selon elles, sont à nouveau ’difficiles’ et mènent à un emploi ennuyeux, répétitif et qui engendre une forme de dépendance.

Les huit professeurs de l’enseignement secondaire qui ont été interrogés dans le cadre de cette étude, à travers des interviews en profondeur, confirment ces différences d’attitudes entre garçons et filles. "Au début de l’année, les garçons sont super enthousiastes et actifs en classe. Les filles, par contre, ont l’air de s’ennuyer, comme si elles étaient là contre leur gré".

Action

Rien de bien neuf dans ces constatations. Diverses études menées à l’étranger sont parvenues aux mêmes conclusions (2) : les filles ont une image négative de l’informatique, et poursuivent rarement leurs études dans cette branche (3). Il est également généralement admis que ce n’est pas dû à des différences innées, mais à des différences de socialisation entre garçons et filles (4). Rien de nouveau non plus dans ce domaine lors de la journée d’étude du 8 octobre 2004 à Hasselt : les facteurs qui jouent un rôle dans l’apparition du manque d’intérêt des filles pour l’informatique sont à chercher du côté de l’influence des parents, de l’école, et du secteur TIC.

L’objectif de l’institut de recherche SEIN, et d’ailleurs d’entreprendre une série d’actions en 2005 pour attaquer le problème sur divers fronts. En plus d’un site web qui depuis lors est en activité (5), il est envisagé de placarder des affiches et distribuer des prospectus, de mettre sur pied des journées d’information pour les professeurs, de présenter des modèles positifs, d’organiser des visites scolaires dans les entreprises TIC, ainsi que des activités para-scolaires et extra-scolaires, etc. Sur base de cette enquête, il y a d’ores et déjà un élément directement utilisable : l’instrument d’évaluation "brochures informatives" pour l’enseignement de l’informatique au niveau supérieur et universitaire.

Cet instrument d’évaluation permet aux hautes écoles et aux universités d’évaluer leurs brochures informatives portant sur les études d’informatique en termes de genre (gender), et ainsi de les rendre aussi attirantes pour les filles que pour les garçons. Il ressort de l’analyse des brochures informatives de sept universités et de douze écoles supérieures qu’en 2004, la plupart des écoles présentent une moyenne équitable de photos de filles et de garçons, mais qu’il y a encore des lacunes quant au contexte dans lequel les deux sexes sont photographiés. Alors que l’on retrouve plus facilement des photos de filles dans le parc ou dans le bus, ce sont plus souvent des garçons que l’on retrouve derrière les ordinateurs. Il ressort aussi que seules quelques brochures accordent de l’attention à l’utilité de l’informatique pour la société, un argument qui touche plus particulièrement les filles (6).

Corine Van Hellemont
Octobre 2004

(1) Goffin, I., Van Haegendoren, M. Meisjes en informatica : (g)een goede combinatie SEIN, 2004
(2) Claeys, L. Michielsens, M. Vrouw-zijn in de digitale samenleving. Literatuurstudie ’Vrouwen, Gender en Informatie- en Communicatietechnologieën. http://www.steunpuntgelijkekansen.be. Voir aussi l’article d’Ada Tou(te)s égaux dans le cyber-espace ?
(3) Voir la rubrique Ada Les femmes dans les formations informatiques : les chiffres
(4) Voir la rubrique Ada Des facteurs de socialisation différents
(5) Meisjes en Informatica : www.meisjeseninformatica.be
(6) Goffin, I., Van Haegendoren, M. Kiezen voor informatica : een vergelijking van informatiebrochures SEIN, 2004


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