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Film Password : Women De belles histoires de femmes et de nouvelles technologies... Echanger des informations, se soutenir, avoir de l’influence sur les agendas internationaux... Qu’est-ce que ces mots signifient en pratique et qu’est-ce qu’Internet a à voir avec tout ça ? Dans le film Password : Women nous découvrons les actions, couronnées de succès, d’une série d’organisations de femmes, issues de divers endroits dans le monde. Ces histoires ont d’emblée un point commun : elles nous donnent du courage !
« L’information donne aux femmes de nouvelles possibilités de choix, des opportunités dont elles auraient autrement peut-être été privées » explique Sophia Huyer de l’organisation sans but lucratif WIGSAT dans l’introduction de Password:Women . Ce film a été tourné en 2003, l’année du premier World Summit on the Information Society (1). « Une conférence qui nous donne une idée de l’avenir de la société de l’information », estime Lin McDevitt-Pugin du centre d’information féministe IIAV. Le film fait de même, en mettant en images une série d’initiatives TIC réussies, lancées par des organisations de femmes de par le monde. Ces histoires sont accompagnées des commentaires de trois spécialistes dans le domaine des femmes et des nouvelles technologies : Els Rommes (professeure d’université en IT & Gender, Pays-Bas), Anita Gurumurthy (directrice IT for Change, Inde) et Ruth Oijambo Ochieng (directrice ISIS-WICCE, Ouganda). Accès à l’information : un cybercafé pour femmes « Toutes les femmes ont besoin d’avoir accès à Internet, mais elles doivent également apprendre à en tirer parti », estime Gurumurthy. La première histoire du film porte sur un cybercafé pour femmes à Kampala, la capitale de l’Ouganda. Pour la somme de €4,50 par mois, les visiteuses peuvent y surfer sans limite. On y fait la connaissance de Jackee Budesta Batanda, qui aime travailler dans ce cybercafé parce qu’il y fait frais et calme. Batanda est écrivaine, et ne va pas seulement sur internet pour trouver de l’information, mais aussi pour placer son travail on-line. Elle est membre d’un groupe d’écrivains sur le net, et une simple recherche sur Google devrait vous faire découvrir sa prose. Réseaux internationaux : le Roma Women’s Initiative Les femmes du monde entier doivent affronter des tabous. Dans ce film, on évoque l’excision des femmes en Afrique et le culte de la virginité chez les Roms en Europe de l’Est. « Cela demande du courage d’accepter d’en parler », reconnaît Els Rommes. « Via internet, il est possible de trouver d’autres personnes qui vivent la même situation, et cela peut apporter énormément de force dans la lutte contre les tabous. » Enisa Eminova est étudiante en économie en Macédoine. Elle est aussi la manager du Roma Women’s Initiative (2). « De plus en plus de jeunes filles Roms ont accès à une meilleure éducation », estime Eminova, « mais ça me gêne qu’on doive encore se plier aux normes et règles traditionnelles des Roms. » Les jeunes filles doivent rester vierges jusqu’au mariage, pour ne pas nuire à la réputation de la famille. Dans le film, on voit comment le Roma Women’s Initiative fait des recherches concernant les tabous qui entourent la virginité en organisant une enquête auprès de parents et d’enfants. Beaucoup de membres de la communauté Rom ont été étonnés que ce sujet soit enfin abordé. Depuis que le Roma Women’s Initiative est on-line, il a rapidement grandi pour devenir un réseau de plus de 100 femmes roms actives, venant de neuf pays, notamment la Roumanie, la Tchéquie, la Slovaquie, la Bulgarie et l’Ukraine. Dans tous ces pays, des femmes organisent la même recherche, concernant les tabous de la virginité. Tous les résultats se retrouvent sur le site www.romawomensinitiatives.org. Les femmes s’écrivent également des mails avec des conseils. Sans internet, le réseau n’aurait jamais pu grandir aussi rapidement. Nouvelles méthodes d’apprentissage : un cd-rom pour apprendre à gagner de l’argent « Au cours des dix dernières années, j’ai vu des femmes sans formation utiliser des outils comme les cd-roms pour apprendre des choses, rassembler leurs propres informations, et les transmettre à d’autres femmes africaines », raconte Ruth Oijambo Ochieng. Il y a cinq ans, dans la commune de Nakaseke, dans la campagne ougandaise, un Multipurpose Community Centre, c’est à dire un centre de télécommunications, a été installé. Dans ce centre (dont l’exemple a été suivi un peu partout en Afrique), on trouve une bibliothèque, un service de copie, et un local informatique. Mais vu les difficultés pour s’approvisionner en électricité et les coûts élevés des connexions Internet, le centre de Nakaseke n’est pas parvenu à obtenir une connexion à internet. Pour éviter que les ordinateurs ne soient laissés à l’abandon, les collaborateurs du centre ont pensé à un autre système pour aider la communauté. C’est devenu un cd-rom : Femmes de la campagne africaine : idées pour gagner de l’argent , entièrement produit dans la langue locale, avec des illustrations claires et des instructions parlées. « C’est une nouvelle manière d’apprendre pour les femmes », explique Rita Makaake Mijumbi du centre de Nakaseke. Dans le film, on voit comment l’entreprenante Anastasia Namisango, l’une des premières et plus vieilles (étonnamment) utilisatrices du centre se rend dans d’autres villages en mobylette. Elle fait voir le cd-rom sur un ordinateur portable à celles qui sont trop loin du centre pour pouvoir s’y rendre. Ensuite, elles discutent des applications possibles. Une femme explique notamment qu’elle a toujours eu beaucoup de terres, mais qu’elle ne voyait pas comment en tirer profit. Elle ajoute alors fièrement que cette année, elle a fait pousser du maïs en plus, et que d’ici peu, elle ira vendre ses 12 sacs au marché. Info non-censurée : une station radio sur internet « Les femmes africaines aimeraient beaucoup savoir à quoi les femmes du Costa Rica s’occupent. Elles vivent également dans un pays en voie de développement, et rencontrent les mêmes problèmes », raconte Ruth Oijambo Ochieng. « Ou imaginez que vous êtes lesbienne », ajoute Els Rommes, « et que votre station de radio n’accorde aucune attention aux lesbiennes. Ca vous ferait plaisir d’avoir un programme sur internet abordant le sujet. »
Dans le film, Radio Feminista (3). démontre quelles sont les possibilités de radio par internet. Tous les programmes que la station de radio produit ne sont diffusés que sur le net. Maria Suarez Toro, productrice dit : « Nous voulions être sur Internet, parce que c’est encore tellement neuf que les femmes peuvent s’y exprimer sans être censurées. Pas besoin d’autorisation ou d’accord, nous sommes les propres propriétaires de notre moyen de communication. » Malgré tout, la plupart des femmes écoutent ce programme via la radio. Pourquoi ? Parce qu’au Costa Rica, les stations de radio locales peuvent télécharger gratuitement les programmes du site de Radio Feminista. Via toutes ces radios locales, les programmes atteignent un vaste public. Radio Feminista était également présente au World Summit à Genève, où elles ont réalisé des interviews, pour ensuite les monter et les uploader sur le net. Suarez Toro : « En émettant ces interviews, d’autres femmes ont découvert ce qui se discutait ici. » Depuis, Radio Feminista s’est fait connaître bien au-delà de ses frontières, car un public international de journalistes dans d’autres pays traduisent et émettent ses programmes. La communication : la meilleure des stratégies Le film se termine sur quelques déclarations concernant l’importance d’Internet en tant que stratégie de communication pour les femmes. Gurumurthy insiste sur le fait qu’il est essentiel pour les femmes du Sud de se rendre compte qu’il y a un débat mondial qui se tient sur Internet, vu que c’est le média le plus accessible. Ruth Oijambo Ochieng ajoute qu’il faudrait considérer Internet comme un « canal qui permet de rendre nos problèmes visibles aux autres ». « Toutes les autres formes de communication sont utilisées à d’autres niveaux, » conclut-elle. Une remarque qui porte aussi sur le film, qui n’est pas visible sur Internet, mais uniquement en vidéo ou DVD. Dans ce film, on voit des femmes qui ne font pas que parler. C’est là l’intérêt : on les voit travailler avec des câbles, des logiciels afin de faire fonctionner la technologie. Et il apparaît clairement que les femmes ont un pouvoir incroyable en main lorsqu’elles parviennent à utiliser efficacement les technologies de l’information et de la communication. Décembre 2005 Marlies Klooster
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