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Les femmes dans les formations informatiques

Comme chaque année, nous vous proposons un petit résumé en chiffres de la présence des filles dans les filières d’études supérieures en informatique. Les statistiques 2004-2005 sont particulièrement alambiquées car c’est l’année de l’introduction des réformes de Bologne pour l’enseignement flamand (la communauté française a suivi en 2005-2006) et il faut jongler entre baccalauréats et candidatures, licences et maîtrises... Pourtant, que l’on regarde l’ancien système ou le nouveau, un seul constat : toujours moins de filles...

La Communauté française

L’université

Les chiffres du CREF (Conseil des Recteurs Francophones, http://www.cref.be) indiquent que pour l’année 2004-2005, les inscriptions dans les filières informatiques universitaires, quelles qu’elles soient, restent largement masculines. En sciences informatiques, seulement 6% des inscrits sont des filles, alors que sur les 14% de filles qui choisissent d’aborder des études d’ingénieur civil, seulement 4% optent pour l’informatique [1] lors de leur spécialisation en licence (ou maîtrise). Par comparaison, elles représentent 8% des ingénieurs civils mécaniciens, 19% des ingénieurs civils en construction et plus de 26% des ingénieurs civils en mines et géologie... L’option « ingénieur civil en informatique et gestion » récolte à peine plus de suffrages : 7,6 % des inscrits sont des filles.
Seule exception, la filière « Sciences et Technologies de l’information et de la communication », un programme proposé par l’ULB au départ de la faculté de philosophie et lettres rassemble plus de 37% de filles. Désormais offert au niveau de la maîtrise, cet enseignement vise à former des experts de la gestion numérique de l’information : archivistes, gestionnaires de bibliothèques mais aussi du flux d’information en entreprise, par exemple. Nous ne sommes pas loin des métiers impactés, même si la formation comprend des cours très techniques.

Les hautes écoles

Les chiffres 2004-2005 ne sont pas encore disponibles pour les Hautes Ecoles de la Communauté Française. En 2003-2004, l’option « reine », l’informatique de gestion, ne comptait que 8,7% de filles (contre 9,6% l’année précédente). Dans les sections techniques, les options d’informatique et systèmes et informatique industrielle sont fréquentées par moins de 3% de filles, et elles sont 4% en technologie de l’informatique. Dans les études de type long, l’option ingénieur industriel électricien, finalité informatique, rassemble moins de 5% de filles.

L’espoir semble se dessiner du côté des filières « impactées », ces domaines à la jonction entre informatique et une autre discipline. Ainsi, pour donner quelques exemples, les filles sont 17% dans la filière e-business, 23% en écriture multimédia et 49% des inscrits en imagerie médicale.

La communauté flamande

L’université

Comme en Communauté française, les futures informaticiennes représentent moins de 10% des inscrits. Néanmoins, les chiffres flamands sont un peu moins désespérants, même s’ils ne représentent pas une réelle amélioration par rapport à l’année précédente. En sciences informatiques, les étudiantes constituent en moyenne un peu plus de 7% des inscrits. Le chiffre des premières inscriptions (première année de bac) avoisine néanmoins les 6.3 %, ce qui semble une régression par rapport aux années précédentes (plus de 7% dans les premiers cycles). Pour ce qui est des ingénieurs informaticiens, les filles sont 7.6 % des effectifs. Ce qui représente... 17 personnes !
Les mineures, ces options que l’on peut prendre en plus de sa formation principale, ne présentent pas de profils révolutionnaires non plus.

Les Hautes écoles

Le chamboulement de Bologne est le plus apparent dans les filières de l’enseignement supérieur. De manière globale, on peut dire que les filles sont rarement plus de 10% des effectifs, quelle que soit la filière, hormis en e-commerce, où elles représentent 24% des étudiants. En gestion informatique, elles tournent autour des 7-10% suivant le degré (les filles sont plus nombreuses dans les premières années... un signe d’amélioration ?), entre 5 et 9% en informatique appliquée et entre 5 et 8% en multimédia (un domaine nettement plus féminisé en communauté française).
Si parmi les étudiants qui terminent leur formation supérieure en ingénieur industriel informaticien, les filles sont plus de 10%, on notera qu’elles ne représentent que... 2.7% des nouveaux inscrits ! Et la formation en électronique est encore plus mal lotie.

En résumé, on ne peut pas dire que les perspectives 2004-2005 soient très encourageantes : les filles, plus nombreuses que les garçons dans l’enseignement supérieur, restent minoritaires dans les branches informatiques et leur nombre, loin d’augmenter, pourrait même décliner. L’idée d’un effet « Internet » est donc de plus en plus battu en brèche. Ces chiffres ne sont pourtant pas une fatalité, en attestent les niveaux atteints dans d’autres nations occidentales :22% de filles en Information Technology en Australie (2004), 24.5% de filles en Computer Sciences en Grande-Bretagne (2004-2005) ou encore 27% de filles dans le domaine Maths, Sciences de l’Information et Informatique au Canada (2003-2004)...

Renouveau en 2006 ?

Les chiffres ne sont pas officiels mais le magazine Data News est allé à la source : il semblerait que les inscriptions 2006 dans les sections informatiques universitaires soient au plus haut. Les tendances à la baisse relevées dans les données 2004-2005 appartiennent donc peut-être au passé. Cependant, pas un mot de la proportion filles / garçons... A suivre, donc...

Tous les articles publiés sous cette rubrique :

Les femmes dans les formations informatiques : chiffres 2003-2004

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Article publié en : 02/2006

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