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Démonter les stéréotypes

L’IT n’est pas ce qu’on croit

Au début des années 80, les filles comptaient encore pour la moitié des étudiants en Informatique Appliquée de l’Ecole Supérieure de Gand. En 1995, leur nombre était tombé à 14.4 % des effectifs et l’année dernière, avec quatre étudiantes en première année, leur présence a atteint son seuil le plus bas, à savoir 2 % du nombre total d’étudiants. L’association des anciens étudiants, TIC-alumni, a décidé de prendre les choses en main en organisant, le 2 mai 2007, une table ronde avec 6 informaticiennes, lesquelles ont dénoncé les clichés autour de la relation femmes et IT comme étant de pures inventions.


Anneliese, Christine, Sandra, Evi, Valery et Hilde,
anciennes étudiantes en Informatique Appliquée

Anneliese, Christine, Sandra, Evi, Valery et Hilde se sont attaquées plus particulièrement à trois grandes idées reçues : "l’informatique est monotone", "l’informatique ne concerne que les techniciens" et "les informaticiens n’ont pas de temps à consacrer à une famille".

Trop monotone ?

“La vie en tant qu’informaticienne est tout sauf monotone”, s’exclame Anneliese, réfutant immédiatement le premier a priori. “Grâce à la grande diversité des emplois dans les TIC chacun y trouve son compte. L’informaticien type n’existe pas et l’informatique, ce n’est pas seulement la programmation.” “Même programmer n’est pas ennuyeux”, enchaîne Christine. “Le travail d’une programmeuse apporte beaucoup de satisfaction.” Evi trouve aussi qu’un emploi comme informaticienne est passionnant : “Dans mon emploi, chaque jour est un nouveau défi, chaque jour j’apprends de nouvelles choses. Je ne suis encore jamais partie travailler avec des pieds de plomb.” “Même pour ceux qui ont l’esprit aventureux, les TIC sont un bon choix. Surtout que parmi les débutants, on cherche des personnes qui veulent travailler à l’étranger”, ajoute Hilde.

Trop technique ?

L’image du « nerd » rend l’informatique peu attrayante pour les filles, Valery le sait bien : “L’informatique paraît très technique et cela effraie les femmes. Mais l’informatique ce n’est pas que de la technique. En tant qu’informaticienne, il faut bien sûr savoir comment un ordinateur fonctionne, mais ça ne veut pas dire qu’il faut savoir tout faire soi-même. Le secteur IT est diversifié, et chaque informaticien a son propre domaine d’expertise, selon ses intérêts. C’est comme la médecine. On ne demande pas à un dentiste de comprendre les problèmes de l’œil… De la même manière, on ne doit rien me demander sur la sécurité ou les réseaux, par exemple.” dit cette consultante IT.

Trop stressé ?

Il y a aussi le problème des conditions de travail. Une famille est-elle compatible avec un emploi dans l’IT ?
“Comme programmeuse, j’ai des heures de travail régulières. » nous dit Christine. « Bien sûr, il arrive parfois que je doive mettre le système à jour le dimanche après-midi ou la nuit mais c’est rare. J’en suis persuadée : si on veut avoir un emploi de 9 à 5, on peut sans aucun doute le trouver.”
“Lorsque mes enfants étaient petits, j’avais des heures de travail régulières. » explique Anneliese. « Maintenant qu’ils sont un peu plus grands, j’ai pris le risque de monter dans la hiérarchie jusqu’au niveau de « manager de test » et je dois régulièrement aller en Allemagne ou en Autriche pour quelques jours. Mais je ne perds pas ma famille de vue pour autant. Deux fois par mois je reste le mercredi après-midi à la maison avec les enfants.”
“Les entreprises laissent souvent aux employés la liberté d’organiser leur travail eux-mêmes. » ajoute Valery. « Beaucoup d’entreprises permettent même de télétravailler et le travail à 4/5ème à la cote. A mon sens, travailler dans le secteur social est pire en termes d’égalité hommes / femmes et plus difficile à combiner avec une famille que travailler dans le secteur IT.”
“Bien entendu, il faut rester flexible." dit Sandra. " Devoir faire des heures supplémentaires à l’improviste pour résoudre un problème ou respecter une date butoir, cela arrive. Le fait est là, ça fait partie du job… Mais à l’ère du GSM, c’est toujours possible de s’organiser rapidement, pour que cela crée peu de problèmes.”

A la recherche de la perle rare

C’est justement parce qu’elles sont femmes, dit-on, que les femmes constituent un enrichissement de grande valeur dans les équipes IT. Mais qu’est-ce qui rend les informaticiennes si précieuses ?

“Une informaticienne influencera positivement l’atmosphère au sein de l’équipe. Une femme se considère comme un membre de l’équipe, a plus de capacités sociales et de communication, ce qui fait qu’elle crée souvent le lien entre les autres travailleurs, principalement des hommes”, explique Valery. « Cependant le secteur IT est et restera un monde d’hommes. » dit Anneliese. « En tant que femme, il ne faut pas se laisser faire, et il fait une bonne dose d’affirmation de soi. A vrai dire l’IT n’est pas pour les timides.”

Nos six informaticiennes sont toutes d’accord : les filles n’ont aucune raison valable de ne pas choisir des études en Informatique Appliquée. Au contraire : les informaticiennes peuvent s’attendre à un avenir radieux, notamment parce que les entreprises peuvent à peine remplir leurs postes vacants. Sans oublier des salaires toujours attractifs !

Vous trouverez la version complète de cet article sur le site Internet de TIC-Alumni (en néerlandais) , l’association d’anciens étudiants de l’Ecole Supérieure Gand, Informatique Appliquée

Lize De Clercq
juin 2007


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