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Pratiques scolaires

Le milieu scolaire est riche d’expériences et d’apprentissages, qui peuvent se révéler salvateurs ou catastrophiques dans l’évolution du rapport qu’ont les femmes à l’informatique. En effet, les stéréotypes peuvent y être battus en brèche ou au contraire confirmés, les intérêts encouragés ou réprimés, les passions suscitées ou enterrées à tout jamais…

Méthode pédagogique stéréotypée

Pas plus que les parents, les professeurs ne sont l’abri de leurs stéréotypes, qu’ils utilisent souvent sans s’en rendre compte, notamment en se comportant de manière différente avec les jeunes filles et les jeunes garçons. Par exemple, alors que l’on encourage les jeunes garçons à se concentrer et à réfléchir par eux-mêmes, à chercher des solutions et à exprimer leur propre point de vue, on a tendance à simplement demander aux filles si elles sont d’accord et on leur donne souvent des consignes très strictes à suivre. Ces différences de traitement ont un impact sur la confiance en soi des filles, puisqu’elles n’ont pas l’opportunité de faire valoir leurs idées et d’exposer leur créativité. Lire plus

Absence de modèles de femmes

Les professeurs sont parfois peu conscients de l’influence qu’ils exercent sur leurs élèves. Pour certains enfants, ils sont la première rencontre avec le monde scientifique ou universitaire, et donc, des modèles de choix. Le nombre limité de femmes parmi les enseignants en informatique renforce les représentations sur les matières dites « masculines » ou « féminines ». En effet, les enfants ont tendance à identifier puis imiter des adultes du même sexe. Si les filles ne trouvent pas de modèles féminins dans le monde informatique scolaire, elles risquent d’en conclure qu’elles n’y ont pas leur place. Lire plus

Une approche differente des ordinateurs

Le contenu des cours, les moyens pédagogiques et les méthodes de travail tiennent trop peu compte des différences entre les sexes en ce qui concerne l’intérêt pour l’informatique. Hommes et femmes n’abordent pas les ordinateurs de la même manière. Les garçons manifestent en général un intérêt pour l’objet ordinateur en soi : puissance, vitesse, spécifications techniques en tous genres. Les filles s’intéressent plutôt à l’usage de l’ordinateur : applications des logiciels, ce que l’on peut faire avec ceux-ci. Généralement, elles savent utiliser un traitement de texte mais ne savent pas combien de Mb de mémoire vive leur ordinateur contient, elles ne savent même pas ce qu’est la mémoire vive. L’utilité et l’intérêt social d’une discipline sont plus importants pour les filles que pour les garçons.
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La face cachée de la mixité

Certaines spécificités de l’école donnent une dimension nouvelle aux stéréotypes, et des effets pervers peuvent en découler. La question de la mixité est notamment au cœur de nombreux débats quant à la meilleure manière d’amener garçons et filles à réaliser le meilleur de leur potentiel. D’autre part, l’utilisation d’examens et de classements met les filles dans des conditions difficiles. Outre le fait qu’elles sont socialisées à la coopération plutôt qu’à la compétition, les filles peuvent se trouver en situation de menace du stéréotype, c’est-à-dire dans des circonstances où face à un stéréotype (par exemple : les filles sont nulles en informatique), elles en viennent à le confirmer alors qu’en réalité, elles sont aussi compétentes que les garçons.
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Orientation et choix d’études

Enfin, dans notre pays, l’orientation scolaire est précoce, et vers quatorze ans, les adolescents posent des choix qui vont sans doute déterminer leur future carrière. Notamment, l’abandon des mathématiques peut être problématique quand on sait qu’elles mènent aux études les plus prestigieuses de l’enseignement supérieur. Or les filles s’en désintéressent plus que les garçons, se privant d’atouts importants. De plus, les représentations qu’ont les responsables de l’orientation jouent un rôle crucial dans les disparités qui s’installent entre garçons et filles. Enfin, même au terme d’un parcours scolaire optimal, la méconnaissance des métiers peut écarter les femmes de professions dont elles n’ont qu’une image stéréotypée et inexacte, pensant par exemple que l’informatique n’est l’affaire que de « hackers » asociaux rivés à leur écran.
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Conclusion

La relation entre les femmes et l’informatique continue de se construire dans le contexte scolaire, des maternelles à l’université. Aujourd’hui, en Belgique, les filles dépassent les garçons dans toutes les branches, y compris les mathématiques. Pourtant, peu d’entre elles s’engagent ensuite dans des filières scientifiques, et notamment dans des études d’informatique. Identifier les sources de cette défection nous semble un premier pas pour contrer cette « fuite des cerveaux » bien inutile !

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