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Interview avec France, stagiaire chez Interface3

Maintenant j’oserai ouvrir mon pc sans avoir peur de tout griller rien qu’en le regardant. Avant je devais faire appel à mes copains informaticiens, maintenant, je n’aurai plus besoin d’eux.

Pourquoi as-tu choisi une formation en informatique ?

J’avais envie de changer de milieu. J’ai différents talents, différentes envies, et ce serait dommage de n’en réaliser qu’une partie. J’ai passé 10 premières années dans mon aspect scientifique, maintenant je voudrais quelque chose de plus créatif. La pharmacie manquait de créativité ; je ne voyais jamais le fruit de mon travail. Tandis qu’un site, il n’y a rien au départ, on le crée, il existe, il tourne, donc on peut dire aux autres : regardez, j’y ai participé, il existe grâce à moi, c’est quelque chose de plus concret. Et dans la programmation aussi il y a un côté créatif ; finalement, peu importe comment on arrive au résultat, il n’y a que le résultat qui compte.

Que savais-tu de l’informatique avant ?

En début de formation, on sent tous les manques qu’on a. Quand on a rencontré des professionnels du web qui utilisaient des termes techniques, on était perdues. Ce qui est difficile, c’est de s’accrocher en se disant que même si on ne connaît pas les tenants et aboutissants maintenant, tant pis, je progresse, je continue, je m’accroche. Je me suis vraiment sentie ignare en commençant.

Comment est-ce que ça se passe avec les aspects techniques ?…

Maintenant j’oserai ouvrir mon pc sans avoir peur de tout griller rien qu’en le regardant. Avant je devais faire appel à mes copains informaticiens, maintenant, je n’aurai plus besoin d’eux.

Qu’est-ce-qui te plait le plus ?

La programmation me plaît beaucoup : ces histoires de codes… on écrit, et puis on pousse sur un bouton et on voit si ça marche ou si ça ne marche pas. Il y a un petit côté magique qui est bien agréable. Ce que j’aime aussi dans l’informatique, c’est qu’il faut se former tout le temps, tout le temps se remettre en question. Tu encodes des mots et tu as des résultats visuels. Quand ça ne fonctionne pas (le code), c’est un plaisir de trouver l’erreur. C’est ludique, magique. C’est un petit peu comme les mots croisés, le même esprit ludique : il y a un problème, on passe, on le résout et on est fière de soi parce qu’on a avancé.

Comment est-ce-que tu considères l’informatique maintenant ?

Il faut avoir une envie d’explorer, oser, oser toucher sur tous les boutons pour voir ce qui se passe. Il faut avoir une âme d’exploratrice, qui n’a pas peur de tout planter, il faut essayer et puis on verra bien ce qui se passe. Et aussi une très grande rigueur, le goût de la méticulosité et du travail pointilleux.

Comment vois-tu ton futur emploi ?

Un informaticien m’a dit : ça manque à la culture Internet, les femmes sont plus pratiques, elles vont directement au but, elles ont une façon d’organiser leur temps qui est meilleure. Les informaticiens me semblent des gens non conventionnels, pour qui l’égalité des sexes pose moins problème que pour d’autres. Je pense qu’il y a avant tout une reconnaissance des compétences.

Pourquoi d’après toi d’autres femmes devraient se mettre à l’informatique ?

C’est un monde réservé aux hommes, mais finalement juste parce que les femmes ne le connaissaient pas. Elles ont les mêmes capacités à aborder l’abstraction, à concevoir des solutions. Je pense même qu’elles peuvent être plus brillantes que des messieurs, parce qu’elles ont l’habitude dans la vie de devoir résoudre plein de problèmes à la fois.

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