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Adapolitica

Formation continue pour femmes politiques en informatique...

Atel, un centre de formation en informatique situé à Anvers, et partenaire ADA, formera d’ici à la fin de l’année 40 femmes politiques en informatique. Ces femmes politiques vont suivre des modules de Word, Excel, HTML, Access et Outlook, répartis sur plusieurs semaines. Une dizaine d’entre elles ont déjà fini le cours pour les débutantes. Ada leur a demandé pourquoi elles se sont inscrites et a relevé quelques expériences intéressantes.

A la demande du service Egalité des Chances de la Province d’Anvers, Ada propose cette fin d’année un cours d’informatique pour les femmes politiques. Pas moins de 40 se sont inscrites. Certaines ont choisi seulement le cours Word pour débutants, d’autres ont choisi de suivre aussi Excel ou HTML pour débutants. D’autres encore ont déjà commencé des modules avancés en Access et Outlook

Ada a rencontré ces femmes politiques en octobre, pour la dernière séance des débutantes. Elles sont d’accord sur un point : la formation Adapolitica est vraiment à recommander !

« Nous avons toutes démarré au même niveau, des illettrées en informatique et le cours était tout sauf scolaire ! Il y a beaucoup d’exercices et les enseignants sont vraiment fantastiques. Et quelle patience ! Quand l’une d’entre nous ne pouvait plus suivre, elle était aidée individuellement. »

Le fait que le cours soit réservé aux femmes est aussi à leur goût : « il y a plus d’ouverture, et cela rend le cours plus agréable », dit la sénatrice Mia De Schamphelaere. « Tout le monde peut poser plus de questions, et aucune d’entre nous ne s’est sentie ridicule à quelque moment que ce soit. »

Pour certaines de ces femmes politiques, cela fait plus de 30 ans qu’elles ont quitté l’école. C’est le cas de Joke Janssens, conseillère communale à Brecht et Maria Claessens, membre du conseil d’administration du CPAS de Wommelgem. « Nous ne connaissions pas grand chose aux ordinateurs, mais quand nous avons eu l’occasion de suivre cette formation pour débutants, nous n’avons pas hésité. Et pour d’autres cours, comme ceux pour les plus avancées, nous nous y sommes aussi inscrites parce que nous voulons en savoir le plus possible. »

Ingrid Selen, conseillère communale à Geel, a quitté l’école seulement l’année dernière, et elle reconnaît qu’elle a commencé avec des sentiments mitigés : « Suivre une journée entière de formation, je n’y suis plus habituée ! J’avais peur que ce soit ennuyeux, ou de tomber dans un mauvais groupe, mais rien de cela n’est arrivé. C’était simplement fantastique et super intéressant. La journée de cours à peine terminée, j’attendais déjà la suivante. Je vais suivre aussi le cours Outlook en novembre, parce que même si ça fait 20 ans que je travaille avec un ordinateur avec logiciels intégrés(1), j’en ai marre de toujours devoir chercher comment je dois faire. » Et sur cela, elle n’est pas seule : Leen Scholiers, membre du conseil d’administration du CPAS de Schilde, Cecilia Windelen, conseillère communale à Zwijndrecht et Maria Claessens, membre du conseil d’administration du CPAS, veulent la même chose : « apprendre toute sa vie, c’est pour nous ! »

Il va de soi que les femmes politiques vont utiliser leurs connaissances aussi bien dans leur fonction politique que dans leurs métiers et à la maison. « On est des femmes adultes »

explique Tina Koucke, conseillère communale à Kontich. « Mais à écouter tout ce jargon qu’utilisent certains hommes et les jeunes, on se sent vraiment un vieux machin ! Après cette formation, je ne serai plus dans le stéréotype de la petite femme qui est juste bonne à demander s’il y a encore quelqu’un qui veut du café.. Maintenant, je peux au moins participer à la conversation. Plus personne ne me regardera de haut ! »

En politique, au travail, et à la maison

« En tant que sénatrice, c’est toujours difficile de trouver du temps », remarque Mia de Schamphelaere. « Mais quand on reste trois à quatre heures avec accompagnement devant un ordinateur, là on apprend beaucoup. Jusqu’à maintenant, j’ai fonctionné en utilisant ce que j’ai glané à droite et à gauche de connaissances informatiques, mais avec un apprentissage structurel, on travaille beaucoup plus vite. J’ai appris tellement de trucs, et de méthodes de raccourcies, que maintenant je n’ai plus d’inquiétude à avoir si un de mes collaborateurs administratifs part en vacances. »

« Et à la maison ? » lance Ingrid Brabants, conseillère communale à Hove. « Aujourd’hui les enfants apprennent tout ça à l’école, et gratuitement. Mais nous, dans notre travail et dans notre fonction politique, nous devons nous débrouiller, et nous sommes parfois regardées dédaigneusement parce qu’on ne comprend rien à Word, ou qu’on ne peut pas ajuster la taille d’une image ou travailler avec Excel. Maintenant, je remarque que mes fils ne comprennent pas tout non plus, et ne savent certainement pas tout ce qu’il y a moyen de faire avec un ordinateur. Maintenant c’est mon tour de leur apprendre des choses, et c’est une stimulation très forte ! »

« Oui, maintenant les hommes viennent nous demander comment ils doivent faire, même si c’est souvent l’air de rien, parce que tous les hommes n’admettent pas facilement qu’ils ne connaissent pas quelque chose. Et c’est dommage : on devrait pouvoir plus s’aider sur cette question. Parce que nos collègues hommes qui ont quitté l’école depuis un moment ont eu peu ou pas de possibilité de maîtriser l’informatique ». Pour Tina Koucke, la mise en place d’un Helpdesk informatique pour les politiques, hommes ou femmes, serait certainement intéressant ou bien une remise à jour régulière dans les matières du cours. Elle propose de le faire par exemple deux fois dans l’année. Une proposition que ADA ne laissera pas tomber dans l’oreille d’un sourd, et dont la faisabilité concrète sera testée.

Corine Van Hellemont

Octobre 2005

  1. Des logiciels intégrés existent en plusieurs modules qui ont chacun leur domaine d’application, mais entre lesquelles les données sont échangeables.

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