|
 |
|
TIC et enseignement
Le voyage difficile du Passeport TIC...
Lancé en 2003 par le ministre Hazette, l’idée d’un Passeport TIC, d’une sorte de brevet sanctionnant une connaissance minimale de l’informatique chez les élèves du secondaire, fait bouillonner bien des cerveaux à l’AGERS (Administration générale de l’Enseignement et de la Recherche Scientifique en Communauté Française). Le 11 mai 2006 avait lieu la présentation de cette initiative aux directeurs et directrices d’établissements, afin de les convaincre d’emboîter le pas aux écoles pilotes qui ont déjà tenté l’aventure.
Dans un univers où l’informatique est omniprésente, enseigner aux jeunes un minimum de connaissances structurées de l’outil numérique est crucial. Le "Passeport TIC" (http://www.enseignement.be/pass)
est une petite carte, un brevet, qui sanctionne la réussite de quatre modules informatiques de base (bientôt cinq), qui regroupent l’utilisation de l’ordinateur et la gestion de fichiers, la mise en page de documents, la recherche intelligente sur Internet et l’utilisation d’une boîte de messagerie électronique. Chaque année au mois de mai, les écoles qui ont participé au projet peuvent proposer un examen à leurs élèves, lequel leur donne droit, en cas de réussite, à ce fameux Passeport.
Mais ce beau projet, pilote il est vrai, rencontre encore bien des freins. Outre l’équipement parfois déficient (ce qui devrait être résolu par le Plan d’Equipement en cours actuellement), les écoles doivent recourir aux bonnes volontés pour organiser les cours du Passeport TIC : des heures de cours spécifiques du programme n’y sont pas consacrées, et les professeurs qui l’enseignent le font bénévolement, ou dans le cadre de leurs cours principaux. Certains intervenants de la présentation ont également souligné le problème de la formation TIC des professeurs, qui est encore souvent insuffisante pour donner les cours ou assurer la maintenance des systèmes. D’autres ont déploré l’absence de réelles volontés de se former (mais n’est-ce pas une question de priorités ou simplement de temps ?) : les cours proposés sont annulés faute d’inscriptions ! A côté des difficultés, le site internet du Passeport TIC regorge néanmoins d’informations précieuses pour ceux (et celles, nous l’espérons !) qui désireraient se lancer avec leur classe ou leur école dans ces modules d’initiation. Outre des renseignements généraux sur le projet et des conseils logiciels, toute une série de tutoriaux et d’exercices (purement informatiques ou intégrés à certaines branches) sont proposés par des enseignants/es pour des enseignants/es : un bel exemple de partage des connaissances !
En définitive, même si l’organisation actuelle du Passeport TIC encourage initiatives et débrouille, gageons qu’une véritable alphabétisation numérique gagnerait à s’installer de manière définitive dans les programmes officiels, de manière à assurer que tous les jeunes, filles et garçons, puissent aborder les études supérieures, la vie professionnelle ou leurs activités de citoyen avec un bagage de plus en plus nécessaire.
E. S.
Mai 2006
Forum de l'article
|
 |
|