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Peu de filles dans les filières informatiques

La grande disparition

A l’école, les filles réussissent mieux que les garçons, entend-on encore et encore. Il n’est pas une branche qui leur résiste, des mathématiques au français, en passant par les langues ou les sciences. Pourtant, les filières les plus prestigieuses de l’enseignement supérieur, notamment scientifiques, restent majoritairement masculines. Alors, où disparaissent donc toutes ces filles si douées ? ADA se pose la question dans un document à destination des professeurs...

Des femmes en chiffres

Lorsqu’on tente de les sensibiliser à la pénurie de femmes dans les secteurs des nouvelles technologies, les employeurs se plaignent souvent du peu de candidates qualifiées présentes sur le marché de l’emploi. Ils ont à la fois tort et raison. En Belgique, 15% des informaticiens sont des femmes, ce qui fait quand même plus de 10 000 professionnelles. Néanmoins, dans les écoles supérieures et les universités, seulement 10% des étudiants dans les filières informatiques sont des filles.

L’absence de filles dans les options scientifiques et technologiques est un constat général dans les pays occidentaux. De nombreux programmes, en Europe et ailleurs, tentent d’ailleurs d’attirer les demoiselles vers les formations d’ingénieur, de physicien ou d’informaticien, avec plus ou moins de succès (1). En Belgique, seules les études de mathématiques sont fréquentées par un nombre égal de filles et de garçons. Tandis que la majorité des biologistes sont désormais des filles, elles sont 40% des futurs architectes et chimistes, et seulement 20% des ingénieurs et physiciens (2). Même dans cette énumération peu glorieuse, les informaticiennes sont à la traîne.

La jeunesse a ses raisons...

Les causes de l’absence des filles dans les filières les plus techniques sont multiples mais pas inaltérables. Certaines remontent à la prime enfance et à la manière dont les enfants sont socialisés de manière différente (3) en fonction de leur sexe, les jouets de la technologie, de la bétonneuse en plastique à la console de jeux (4), restant souvent entre les mains des garçons. L’image d’activités puis de professions « masculines », renforcée par la quasi-absence de modèles féminins dans ces domaines, s’impose aux adolescents, qui écartent ou poursuivent alors certaines carrières en fonction de leur sexe, à une période de la vie où l’identité sexuelle est particulièrement importante (5).

Tous les professionnels que les jeunes rencontrent, instituteurs, professeurs et responsables de l’orientation, viennent aussi avec leurs attentes, leurs stéréotypes et leurs connaissances, parfois réduites, du monde du travail et de la réalité des professions. Pourtant, s’ils peuvent guider les filles vers des parcours traditionnels, les écartant inconsciemment de certaines voies, ils ont aussi la possibilité de leur ouvrir de nouveaux horizons, de nouveaux rêves, de nouvelles expériences, tout aussi adaptés à leurs capacités et leurs aspirations.

Dans la forteresse masculine

Cependant, les écoles supérieures et universités ont aussi des responsabilités face à l’absence de filles sur les bancs de leurs filières scientifiques. Elles peuvent notamment soigner leur image, en féminisant leur personnel et leurs représentants, améliorer la lisibilité de leur offre de formation et la visibilité des débouchés. Mais le travail ne s’arrête pas là : une fois passées les portes d’un domaine traditionnellement masculin, les filles doivent s’y sentir les bienvenues, si on espère qu’elles persévèrent dans cette voie. Le climat qui règne, et notamment un certain sexisme banalisé, sous forme d’humour, de petites remarques déplacées voire de harcèlement sexuel, risque de décourager même les plus motivées. C’est pourquoi une institution peut s’opposer ouvertement à ce type de comportements, qu’il émane des autres étudiants ou du corps professoral. De même, des initiatives de mentorat et un soutien explicite à leur présence peuvent également être bénéfiques aux filles présentes, et de fil en aiguille, changer l’image strictement masculine de l’établissement et attirer de nouvelles recrues.

Identifier, analyser, solutionner

Dans les mois qui viennent, le réseau ADA a décidé de s’attaquer à la question de la pénurie de filles dans les filières supérieures en informatique. En analysant plus en détails les différents obstacles qu’elles rencontrent, nous espérons promouvoir une série de bonnes pratiques auprès des écoles secondaires et supérieures, et peu à peu, permettre aux femmes de s’approprier le domaine crucial et passionnant des nouvelles technologies.

Eléonore Seron
mars 2005

Notes & liens
(1) Par exemple :
http://www.uic.edu/orgs/gem-set/index.htm
http://www.girlswithit.det.qld.gov.au
http://www.pro-ict.org
(2) Chiffres 2003-2004 : pour la communauté française http://www.cref.be
pour la communauté flamande : http://www.ond.vlaanderen.be
(3) Voir notre focus sur :
- La "voie royale" des jeux vidéos
(4) Voir notre focus sur :
- La socialisation différenciée
(5) Gottfredson, L. S., & Lapan, R. T. (1997). Assessing gender-based circumscription of occupational aspirations. Journal of Career Assessment, 5, 419-441

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