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Promouvoir l’égalité des genres via les TIC Les femmes et l’informatique en Europe centrale et orientale En Europe orientale, avant les changements de régime, les femmes ingénieurs étaient plus nombreuses qu’en Europe occidentale. Pourtant, dans ces pays également, subsistaient de nombreux modèles traditionnels de distribution des rôles. Une réalité qui fut encore plus patente après la chute du mur, lorsque le chômage frappa davantage les femmes que les hommes. Les organisations actives sur les questions de genre voient dans les TIC un moyen de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes.
Miser sur la technique ? Après la chute du mur, beaucoup de choses ont changé, également au niveau du choix du métier et des opportunités pour les femmes dans les TIC. Dans une interview publiée sur le site web www.socialrights.org (1), Lenka Simerska, collaboratrice au Prague Gender Centrum, évoque les changements en Bulgarie : « La Bulgarie était le producteur et principal fournisseur d’équipements de communication électroniques pour le bloc soviétique. Cette production allait de pair avec la création d’instituts de recherche et de programmes spécialisés dans les universités, qui fournissaient du personnel qualifié et des technologies au secteur informatique ». Elle explique qu’après la chute du mur, la Bulgarie a dû fermer un grand nombre de ces usines, entraînant le chômage des employés techniques diplômés. C’est ainsi que la formation technique a perdu de son attractivité. Simerska : « Le nombre de filles qui optent pour des études liées aux TIC n’est pas supérieur aujourd’hui au taux d’il y a 25 ans. Pire encore, ce nombre a diminué et ce, bien que les facultés réservent 40% des places aux filles qui remplissent les exigences d’autorisation. Toutefois, souligne Simerska, ce n’est pas sans raison que les filles s’intéressent peu à l’enseignement technique. Le principal motif repose sur une différence dans le mode d’éducation. On décourage les filles d’opter pour des branches techniques (...). » A cet égard, la situation est assez similaire à celle de la Belgique et des pays avoisinants. Elle ajoute : « Il est assez difficile de modifier la distribution des rôles dans un contexte de chômage élevé et de déclin économique ». Utilisation d’Internet Par ailleurs, l’utilisation d’Internet n’est pas encore aussi générale qu’en Europe occidentale - même si les différences au sein de l’Europe centrale et orientale sont elles-mêmes très marquées. Dans des pays tels que l’Albanie (0,3%), l’Ukraine (1,3%), la Bosnie (2,4%), la Macédoine (3,3%) et la Russie (4,2%), l’utilisation d’Internet est inférieure à 5%. Mais l’Estonie et la Slovénie connaissent une pénétration de l’Internet semblable au niveau européen, avec, respectivement, 44,2% et 41%. D’après un rapport paru récemment et intitulé « Bridging the Gender Digital Divide : A report on Gender and ICT in Central and Eastern Europe and the Commonwealth of Independent States », il existe une nette différence dans la connaissance et l’utilisation des TIC entre les jeunes filles et les femmes. Entre la fin des années 80 et le début des années 90, lors de la hausse du chômage, de nombreuses femmes cherchant un emploi trouvaient porte close parce que la priorité était donnée aux hommes. A la même période, de nombreux processus ont été digitalisés dans l’industrie et la société en général, ce qui amplifia le retard d’un grand groupe de femmes - entre-temps plus âgées - en termes de connaissances des TIC. Il ressort d’une enquête effectuée en Tchéquie que parmi les jeunes générations (étudiants de plus de 15 ans), il n’existe quasi aucune différence entre les hommes et les femmes au niveau de l’utilisation de l’Internet. Le genre : une question de conscience Les organisations de lutte pour l’égalité des genres avancent que les TIC, et plus particulièrement les NTIC, constituent un moyen de promotion de l’égalité des genres. La société de l’information qui devrait connaître, grâce notamment au soutien de l’Union européenne, une croissance importante, offre de belles opportunités de carrière pour tous, indépendamment du genre, de la couleur ou de la religion. C’est pourquoi les défenseurs de l’égalité des genres posent toujours la même question : les nouvelles technologies contribuent-elles à l’égalité entre les hommes et les femmes et à l’autonomisation (« empowerment ») des femmes, et si oui, comment ? D’après le rapport précité sur le genre et les TIC en Europe centrale et orientale, l’intégration du genre dans les initiatives TIC est encore très réduite dans ces pays. Nombre d’entre eux ont conservé un bon réseau de télécommunications de l’époque où la conjoncture économique était meilleure, de sorte que quelques pays ont réussi à attirer des industries TIC aux capitaux étrangers ou non. Par contre, il manque une réflexion plus approfondie sur les impacts de la politique sur les questions de genre. Les statistiques sur l’utilisation de l’informatique, par exemple, distinguent rarement les hommes et les femmes. Un grand nombre d’organisations consacrées aux problématiques du genre travaillent donc activement aujourd’hui à développer une conscience au niveau du genre. Ainsi, l’International Telecommunication Union (ITU) - une organisation qui coordonne notamment des réseaux mondiaux de télécommunication - dispose-t-elle d’un groupe de travail « Working Group on Gender Issues » (WGGI). Ce groupe de travail distribue chaque année un questionnaire sur la politique d’égalité des chances aux membres ITU. Une initiative qui semble faire de l’effet, puisqu’en 2002, la moitié des membres qui avaient rempli le questionnaire - dont l’Arménie, la Pologne, la Lituanie, la Croatie et la Moldavie, ont sollicité de l’aide dans la mise en place d’une politique semblable. Ce même rapport propose par ailleurs une liste des bons usages dans la promotion de l’égalité des genres à travers les TIC. Un bon exemple provient des clubs informatiques en Roumanie, qui sont fréquentés à 60% par des filles. Un chiffre qui s’explique par le fait qu’un de ces clubs est établi dans une école pour filles. En Ukraine, la traite des femmes est combattue dans le cadre du projet « Winrock Women’s Economic Empowerment project », qui offre aux femmes une initiation au travail, des formations techniques et une aide de prévention de crise. L’e-mail et l’Internet permettent d’entrer en contact avec les (autres) victimes ainsi que les instances juridiques et les organisations de lutte contre la traite des femmes. Les expats experts Enfin, nombre de pays d’Europe centrale et orientale sont confrontés, suite à leur récent passé de guerre ou au niveau médiocre des salaires, à une « fuite des cerveaux » parmi les experts en TIC vers les États-Unis ou les pays d’Europe occidentale. C’est pourquoi le rapport loue l’initiative « Transfer of Knowledge Through Expatriate Nationals » (TOKTEN) Marlies Klooster
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