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Les NTIC en Belgique
Le secteur des NTIC est constitué de trois grands sous-secteurs qui
emploient environ 100.000 personnes en 2005 :
- Les opérateurs télécoms
- Les producteurs d’équipements et de composants
- Les entreprises informatiques
Vous aspirez à un poste TIC ? Alors, vous voulez sans doute savoir comment
le secteur se porte et quelles sont les possibilités d’embauche !
2001-2004 = la crise du secteur informatique et ses conséquences sur
l’emploi :
Le secteur Tic, après un bond spectaculaire dans les années 90,
a subi un très net coup d’arrêt en 2001 : trois facteurs se sont
cumulés pour ralentir la croissance :
- Le crash boursier lié au 11 septembre 2001 a ralenti la croissance
dans l’ensemble de l’économie : les entreprises qui utilisent les services
TIC ont repoussé, voire annulé, des investissements informatiques.
- L’explosion de la bulle Internet à partir de mars 2000 et la chute
de certaines entreprises du secteur : dans les années nonante on a
surévalué certaines entreprises des nouvelles technologies,
particulièrement des Start-up Internet, et en 2001 le secteur a dû
revenir à des estimations plus raisonnables de la rentabilité
possible de ces entreprises.
- La fin du passage à l’Euro, et à l’an 2000 : ces deux problèmes
conjoncturels avaient sensiblement tiré vers le haut les embauches
dans le secteur, leur effet s’est arrêté en 2001.
Ces trois facteurs cumulés ont conduit à une légère
diminution du nombre de salariés du secteur informatique, (-2.5% dans
les services informatiques entre 2001 et 2002 ; -8.1% dans le développement
et la production de produits TIC). La production du secteur, après une
évolution positive sur les années 2000 et 2001, a également
baissé en 2002 : baisse du chiffre d’affaire de 9 % en moyenne, particulièrement
forte dans le secteur de production de matériel (-17%) et du service
informatique (-9%). Quant au nombre de spécialistes informatiques, tant
dans le secteur qu’à l’extérieur du secteur informatique,
il a continué à augmenter jusqu’en 2002, mais beaucoup moins rapidement
qu’avant, pour connaître en 2003 une légère diminution.
Quant à la proportion de femmes, de 18 % en 1997 elle est passée
à 14.6 % en 2000, et n’a pratiquement pas bougé de 2000 à
2003, mais on constate une légère augmentation en 2004 (16% de femmes parmi les spécialistes en informatique.
2004 s’est avérée être une année de légère
reprise dans le secteur TIC. L’activité y a en effet progressé
de près de 3,0%. En ce qui concerne l’emploi, l’année s’est
clôturée sur un nouveau recul de l’effectif du secteur informatique.
Par rapport à décembre 2003, le nombre de personnes occupées
a baissé de 3,0%.
Agoria : des prévisions positives pour 2005
Agoria prévoit, pour 2005, une croissance de 3% et une stabilisation
de l’emploi dans le secteur.
Quelques points positifs concernant la reprise du secteur :
- Internet : malgré l’explosion de la bulle spéculative, et
la chute de certaines start-up, les services de vente en ligne continuent
à progresser, et de nouveaux services via Internet apparaissent.
- Le développement du e-gouvernement devrait générer
de nouveaux emplois dans l’administration.
- Si Internet a été perçu comme une innovation uniquement
marketing pour les entreprises, c’est maintenant un réel service commercial.
Le développement des signatures sécurisées, et du commerce
par Internet amène une utilisation plus importante du réseau.
- Les perspectives économiques pour 2005 et suivantes anticipaient
une reprise progressive, plus soutenue à partir de 2005, avec une diminution
du nombre de chômeurs en 2005 et 2006 : ces perspectives devraient avoir
une influence aussi sur les nouvelles technologies.
- Développement de nouvelles solutions dans les produits et services
informatiques : de nouveaux services informatiques apparaissent ou se consolident
: réseau ADSL, réseau sans fil, réseau privé virtuel…
Si on décortique un peu les chiffres pour 2004, on voit que :
- Les opérateurs télécoms ont vu une augmentation de
7% de leur croissance. En cause : le développement des lignes ADSL
à haut débit et de la mobilophonie. Ce secteur a créé
37.000 emplois et a réalisé quelques 19 milliards d’euros
de valeur ajoutée en 10 ans. C’est ce qui ressort de la première
étude nationale sur l’impact économique et sociétal de
la filière mobile en Belgique, réalisée par le cabinet
Tera Consultants, à la demande du GSM Operators’ Forum (GOF).
- Les producteurs d’équipements et de composants ont vu leurs
ventes augmenter de 5%.
- Les entreprises informatiques ont par contre enregistré une croissance
nulle.
On voit que le sous-secteur qui porte l’ensemble du secteur TIC est celui
des opérateurs télécoms. Le secteur des producteurs d’équipements
a connu une légère croissance. Par contre le secteur véritablement
porteur en terme d’emplois de spécialistes informatiques a connu
une croissance nulle.
Tendances négatives et délocalisations
Agoria TIC et la fédération patronale appellent à la mise
en place d’une politique intégrée qui mobiliserait les écoles,
le fisc et les pouvoirs publics afin d’attirer de grosses entreprises
telles que Microsoft et Intel. Pour appuyer leurs dires, ils comparent la situation
en Belgique et en Irlande : il y a 10 ans elle était à peu près
comparable dans les deux pays. Par contre, à l’heure actuelle,
l’Irlande nous a largement dépassés suite à une politique
favorable à l’installation d’entreprises informatiques.
La situation est pourtant mitigée pour la Belgique :
- La croissance des activités informatiques en Irlande date d’il
y a dix ans, phase de plein développement des activités informatiques,
et la Belgique et l’Irlande n’ont pas la même situation
socio-économique.
- Il n’est pas certain du tout que les grosses entreprises amirales
dans le secteur soient dans une phase de recrutement : par exemple, IBM a
annoncé en mai 2005 un plan de réduction de ses effectifs de
près de 13 000 emplois, soit plus de 3 % de l’ensemble de son personnel.
Le numéro un mondial de l’informatique a indiqué que ces réductions
toucheraient principalement l’Europe, où il emploie environ 90 000
personnes, et que les raisons en sont à la fois une réorganisation
interne, et une redistribution vers des régions à plus fort
potentiel de croissance que l’Europe. (1)
- Une des raisons de ces suppressions d’emplois chez IBM est aussi
la délocalisation(2) ,qui touche de plus en plus le secteur informatique,
notamment pour les activités de développement et les call centers,
et qui est couramment utilisée par les entreprises américaines.
Les plus grands acteurs américains du monde de l’informatique
(IBM, AT&T, Microsoft, Novell, Texas Instruments, Hewlett Packard ou encore
Digital) ont implanté des centres de développement en Inde,
en Russie, en Asie du Sud-Est. Aux États-Unis de nombreuses sociétés
(compagnies aériennes, banques, compagnies d’assurance, hôtels,
grands magasins, chaînes de télévision…) font régulièrement
appel à des sociétés offshore, essentiellement pour des
raisons de baisse des coûts. La main d’œuvre européenne
est certes hautement compétitive en terme de compétences, par
contre le travailleur européen ne peut pas lutter contre les bas salaires
en vigueur dans des pays tels que l’Inde, l’Asie du sud-est ou
la Russie… et où les compétences des travailleurs TIC
ne cessent d’augmenter… Par exemple lorsque vous utilisez un logiciel
pour lire vos fichiers musicaux, il y a de fortes chances que le programme
ait été conçu en Inde, ou aux Etats-Unis par des informaticiens
indiens…
Conclusion
Il est difficile à l’heure actuelle de faire la balance entre
les tendances à la reprise, soulignées par Agoria, et les tendances
à la récession du secteur informatique. D’autant que les
perspectives de croissance en 2005 font plutôt état d’un
nouveau ralentissement de l’activité en Belgique, ce qui devrait
limiter la demande de services informatiques. Le cap de la grande crise de 2001
semble maintenant dépassé, mais il ne semble pas, malgré
tout, que l’on puisse en tirer des perspectives trop optimistes pour le
secteur en 2005.
Notes & liens
Agoria : http://www.agoria.be.
« LES ENTREPRISES TIC BELGES PRÊTES POUR UN NOUVEAU DÉPART
?! » (02 05 2005)
(1) IBM Plans Restructuring Actions to Accelerate Global
Integration of Operations, Company Will Take Second-Quarter Charge http://www.ibm.com/investor/events/ir0505/
(2) La délocalisation consiste pour une entreprise à faire réaliser
certaines tâches (fabrication de biens ou prestations de services) dans
les localisations géographiques où le coût de la main d’œuvre
est plus faible que celui auquel où elle est implantée, et où
elle vent ses produits ou ses services.
La délocalisation peut s’accompagner
ou non d’une externalisation (opération qui consiste pour une entreprise
à confier à un tiers la réalisation de certaines tâches
auparavant réalisées directement par les employés de l’entreprise.
Les tâches externalisées peuvent être réalisées
dans les locaux du prestataire, ou bien, aussi, dans ceux de l’entreprise,
par des équipes du prestataire.) La délocalisation permet ainsi
de faire appel à des informaticiens étrangers, en les rémunérant
aux conditions de leur pays d’origine : l’entreprise peut choisir
ou non de confier les tâches délocalisées à un tiers
ou de créer elle-même une entité (filiale par exemple) dans
le lieu considéré qui recrutera des employés localement.
Sur ce thème, fortement controversé, voir par exemple les rapports
présentés au sénat français sur les délocalisations
: http://www.senat.fr/presse/cp20050316.html
(3) Perspectives de croissance fournies par la banque nationale
de Belgique pour le premier trimestre 2005.
http://www.nbb.be/doc/dq/F/dq3/IFE.pdf
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Le futur avec une double casquette…
D’après les intervenants de la table ronde « locale » des Digitales 2006, l’avenir nous promet l’arrivée de nouveaux métiers TIC. Si les projets esquissés se concrétisent, de plus en plus de gens seront amenés à porter une double casquette : informaticien/ne et… ?
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Mieux adapter l’enseignement TIC au marché
Agoria, la fédération de l’industrie technologique, lance un appel pour que l’enseignement TIC soit mieux adapté aux besoins du marché. D’autres acteurs, et notamment des groupes plaidant pour une plus grande représentation des femmes dans le secteur, soutiennent ce point de vue. L’enseignement TIC devrait se départir de son contenu exclusivement technique et mettre davantage l’accent sur la communication et le management.
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