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Interview avec Sally Bostyn, employée commerciale chez Beldé

"Je n’y connaissais absolument rien aux ordinateurs. Je pensais que je n’y arriverais jamais. Durant ma formation chez Atel, j’ai beaucoup appris et les choses qu’on acquiert ne sont jamais perdues. Etre employée me procure un énorme sentiment de bien-être et je suis heureuse qu’une entreprise ait été disposée à employer quelqu’un d’inexpérimenté."


Sally Bostyn

’Qui n’essaie rien, n’a rien" s’est dit Sally Bostyn lorsqu’elle a commencé la formation chez Atel (1) sur les conseils du VDAB (2). Elle ne pensait alors pas que ce serait si difficile.’

Pourquoi as-tu trouvé cette formation difficile ?
Je n’y connaissais absolument rien aux ordinateurs. Je ne savais même pas comment ça s’allumait. La majorité des autres apprenants, eux, le savaient. Ils étaient aussi légèrement plus jeunes, certains avaient même 15 ans de moins. J’avais l’impression de devoir toujours produire plus. Parfois, je quittais la classe en pleurant. Je pensais que je n’y arriverais jamais. Puis j’ai acheté un ordinateur et j’ai pu m’exercer le soir. Si je n’avais pas procédé de la sorte, je n’aurais jamais tenu le coup.

Ce qui n’était pas facile non plus, c’était l’ambiance dans la classe. Je me trouvais dans un très mauvais groupe. A ce qu’on a même dit, c’était le groupe le plus difficile qu’Atel ait jamais connu ! Ça papotait, jacassait et ricanait continuellement pendant les leçons. J’ignore si le fait qu’il y eut plus de femmes que d’hommes y est pour quelque chose. Mais à certains moments, on se serait vraiment cru au jardin d’enfants. Les enseignants devaient sans cesse intervenir.

Mais tu as tenu bon...
Parfaitement. Et je m’en réjouis. J’ai arrêté l’école à seize ans et j’ai toujours travaillé en usine. Aujourd’hui, je peux dire que je suis employée. Non pas que je méprise les ouvriers mais d’être employée me procure un énorme sentiment de bien-être. Avant, je travaillais généralement dans des équipes avec des horaires de nuit, en roulement. Aujourd’hui j’ai un horaire de neuf à cinq. Je sens la différence en termes de qualité de vie.

Durant ma formation chez Atel, j’ai beaucoup appris. Et d’après moi, les choses qu’on acquiert ne sont jamais perdues. J’ai appris à utiliser Word, Excel, Access, etc... Je n’utilise plus ces applications aujourd’hui, parce que dans la société où je travaille, tout se fait sous Navision. C’est un programme qui, par défaut, rassemble tous les éléments. De sorte que Word n’est plus nécessaire pour rédiger une lettre, établir une offre, émettre une commande ou encore rédiger une facture. Les connaissances que j’ai acquises chez Atel m’ont aidée à apprendre Navision mais ce n’était pas évident. Pour vraiment avoir un bon niveau, je devrais reprendre la formation chez Atel.

J’ai également appris les techniques de téléphone chez Atel. En français, mon niveau n’est pas encore impeccable mais en septembre, je suivrai des cours de français. J’espère pouvoir alors dialoguer correctement avec les clients plutôt que de devoir les renvoyer vers des collègues qui parlent couramment le français, comme c’est le cas aujourd’hui.

Comment es-tu arrivée chez Beldé ?
Après ma formation, j’ai sollicité auprès des usines. J’ai envoyé quelque 160 candidatures spontanées. C’est comme ça que c’est arrivé. L’entreprise familiale Beldé (3) cherchait une employée et ils ont vu dans mon CV que j’avais de l’expérience dans le secteur graphique. Dans la mesure où j’avais travaillé des années chez des relieurs, les machines graphiques et les outils pour les arts graphiques m’étaient familiers. Mais dans ces entreprises, je n’étais qu’ouvrière. Je suis heureuse qu’une entreprise que j’ai contactée ait été disposée à employer quelqu’un d’inexpérimenté. Entreprise qui, de surcroît, ne compte que des hommes ! (rire).

Chez Beldé, j’ai d’abord travaillé deux mois comme intérimaire. Mais je suis sous contrat depuis février dernier maintenant. Au début, je devais surtout apprendre à maîtriser le processus de vente. Je continue d’apprendre tous les jours. Actuellement, je suis occupée avec la déclaration Intrastat. Cette déclaration rassemble tout notre trafic de biens avec l’étranger. Mon patron m’a donné un CD-rom et j’essaie de tirer me débrouiller.

Si tu pouvais modifier quelque chose à la formation, que ferais-tu ?
Premièrement, j’évaluerais les connaissances en informatique de tous les candidats. De cette manière, je séparerais ceux qui n’y connaissent vraiment rien de ceux qui ont déjà quelques connaissances. Je pense que cela épargnerait quelques larmes à certains. Ensuite, je mettrai plus d’heures de cours en vente dans la formation. Car si les processus pour acheter et vendre un crayon paraissent simples, il n’en est rien. Un employé commercial doit pouvoir utiliser l’ordinateur et répondre au téléphone mais aussi connaître toutes les étapes qui constituent une transaction financière.

Interview : Corine Van Hellemont
mai 2004

(1) http://www.atel.be/
(2) Equivalent en Flandre de l’Orbem, ou du Forem
(3) http://www.belde.be


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