![]() |
![]() |
|
![]() |
||||||||||||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
||||||||||
![]() |
|
Gérer les déchets informatiques Informaticiennes responsables ! La société de consommation, dans sa forme actuelle, nous encourage à sans cesse changer de matériel technologique. Alors qu’il n’était pas rare de conserver le même lave-vaisselle pendant vingt ans, les produits contemporains ne semblent pas conçus pour durer... Pire, certains objets, comme les GSM et les ordinateurs, semblent prévus pour... durer le moins de temps possible ! Tous les trois mois, des nouveautés alléchantes nous sont vantées à grands coups de publicité : surfer plus vite, stocker plus d’informations, regarder la télévision, jouer ou prendre des photos sur son téléphone. On se sent souvent obligé de remplacer son matériel, histoire de ne pas rester en rade. Or, ces machines que l’on écarte s’ajoutent à la longue liste des déchets que l’être humain empile [1], plus ou moins proprement, sur notre petite planète déjà mal en point... Sus aux DEEE
On les appelle les D.E.E.E., déchets d’équipements électriques et électroniques... Plus encore que d’autres objets, ils posent des problèmes de recyclage et de dépôt, parce qu’ils contiennent un nombre hallucinant de composants, parfois hautement toxiques, comme le cadmium, le plomb, le mercure, l’amiante ou même l’arsenic ! Il suffit de regarder la carte mère d’un ordinateur pour réaliser qu’il y a là des dizaines de substances différentes, dont certaines peuvent être récupérées et traitées : métaux, verres, plastiques, chacun a sa propre filière. Or, jeter un ordinateur aux ordures, ça veut dire l’envoyer dans une décharge où il sera incinéré sans triage, envoyant dans l’air toutes ces joyeuses particules qui nous pollueront ensuite l’atmosphère... Il est donc indispensable de réserver aux DEEE, et parmi eux, aux ordinateurs, un destin tout différent du sac poubelle... OptimiserQuand on a une machine « dépassée », cela ne signifie pas toujours que toutes ses composantes le sont ! On peut vouloir plus de vitesse, plus de mémoire, de meilleures performances son, image ou réseau... La tendance générale est de remplacer en une fois toute la machine, et les offres promotionnelles renvoient souvent à des « sets » complets : tour, clavier, souris et écran. Or, parfois, il suffit de changer une pièce pour retrouver un ordinateur optimal : la carte son, la mémoire vive, le disque dur et parfois même le processeur peuvent s’ôter et se remplacer par une version plus efficace, qui répondra aux nouveaux besoins. Malheureusement, les connaissances nécessaires pour effectuer ces transformations ne sont pas toujours faciles à acquérir et même une bonne séance de « PC vu de l’intérieur » [2], si elle décomplexe, ne permet pas d’optimiser en solitaire son ordinateur. Il faut donc souvent s’adresser à une personne spécialisée, une relation ou un professionnel. Dans ce dernier cas, il arrive évidemment qu’il soit financièrement plus tentant de remplacer l’ordinateur plutôt que de payer cher la main d’œuvre pour le changement d’une pièce. Cela arrange bien évidemment les revendeurs... Cela dit, pour les plus aventureux/ses, de nombreux sites proposent des marches à suivre pour opérer soi-même, choisir les pièces idéales et démonter sa tour en images... (voir liste en fin d’article). Avec un peu d’audace et le goût de la bidouille, on peut se découvrir des compétences techniques insoupçonnées. Offrir une seconde chanceSi l’on décide de changer toute sa machine [3] , il est cependant possible que l’ancienne puisse servir à d’autres personnes, qui n’ont pas les besoins ou les moyens de se payer la nouveauté super-efficace qui nous fait rêver.
Hormis la possibilité de revendre son matériel dans les petites annonces informatiques d’un journal ou sur un site internet au hasard, il est possible de donner son vieil ordinateur à une association qui se chargera de l’optimiser et de le revendre à prix modique. Ce type de service est notamment proposé par Oxfam-Solidarité [4] qui récupère le matériel informatique en divers points du pays. Les différentes associations actives dans la récupération et le reconditionnement de matériel informatique se retrouvent dans le réseau « Res-Sources » en Communauté française [5] qui rassemble tous les acteurs sociaux du recyclage et de la récupération de seconde main. En général, ces associations recherchent du matériel en bon état, mais il est intéressant de se renseigner : une petite panne n’est pas toujours synonyme de rebut, et les équipes techniques de ces groupements peuvent se charger de remettre votre machine en état ou d’y prélever des pièces qui serviront à réparer d’autres ordinateurs. Le plus simple est évidemment d’abord de vous renseigner autour de vous : il est possible que votre grand-mère, l’école de vos petites nièces ou votre club de bridge soient eux aussi intéressés par votre bécane démodée.
RecyclerEnfin, si le vieux PC a fait son temps, il faut éviter de le fourrer, même en pièces détachées, dans un sac poubelle. Les ordinateurs contiennent en effet une multitude de composants toxiques. La manière dont ils sont traités, une fois obsolètes, n’est pas toujours des plus reluisantes, et certains pays en voie de développement en font les frais. En Europe, une directive entrée en vigueur en 2005 oblige désormais les fabricants de matériel électronique et électrique à gérer les déchets issus de leurs industries.
En Belgique, la taxe Récupel, associée à l’achat de tout matériel informatique ou électronique, couvre les frais de retraitement des déchets technologiques. Si vous devez vous débarrasser d’un poste vraiment fichu, il faut donc impérativement s’en défaire dans un endroit où il pourra rentrer dans le circuit du recyclage : soit au parc à conteneurs le plus proche, soit en le portant dans le magasin où vous achetez votre nouvel ordinateur, où ils vous le reprendront, tout aussi gratuitement (en échange du nouveau !). Reste que le recyclage demande beaucoup d’énergie, et qu’il est donc toujours mieux d’offrir une nouvelle vie à son poste que de s’en débarrasser. Garder les pieds sur terre...
Il faut savoir que la fabrication d’un PC standard nécessite 240 kg de combustible, 22 kg de produits chimiques et 1,5 tonne d’eau ... [6] Pour l’instant, malgré la possibilité d’un label écologique, il n’existe pas de PC répondant aux critères européens sur le marché (mais voir encadré). L’informatique est donc polluante en elle-même. C’est pourquoi faudrait-il sans doute que chacun/e réfléchisse à ces nouveaux besoins que nous crée l’industrie, ces « indispensables technologiques » qui n’existaient pas il y a deux, cinq ou dix ans. Prendre des photos avec son téléphone, regarder la télévision sur son ordinateur, est-ce vraiment nécessaire ? Ne peut-on pas se passer de certaines innovations, au moins un temps, pour ne changer de machine que lorsque c’est vraiment utile ? Éleonore Seron
[1] En 2004, 58000 tonnes de déchets électroniques et électriques (de la tondeuse au frigo, en passant par le sèche-cheveux, le GSM et le PC) ont été récoltées et traitées, rien qu’en Belgique !!! (source : Recupel). [2] Voir l’action d’Ada Les ateliers « votre pc vu de l’intérieur » [3] Si vous optez pour cette action, pensez à bien effacer vos données personnelles du disque dur de votre machine !!! voir : http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/4790293.stm [5] Res-Sources [6] http://www.indexel.net/1_20_3602___/Les_ordinateurs_sont_des_super_pollueurs__.htm Forum de l'article |
![]() |
||||||||||||
![]() |
![]() |
![]() |
|||||||||||||
![]() |
![]() |
||||||||||||||
![]() |
![]() |
![]() |
|||||||||||||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |