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Plusieurs raisons peuvent expliquer l’absence des filles dans les études, puis les fonctions, informatiques :

- Les métiers de l’informatique sont très mal connus. Les filles ont tendance à penser qu’il n’y a qu’un seul type d’informaticien, celui qui passe sa journée à programmer sur un PC. La variété des professions existantes passe inaperçue, on ignore tout des techniciens PC, des gestionnaires de bases de données, des webmasters ou des consultants en progiciels... Et bien sûr, on ne peut pas rêver d’une carrière qu’on n’imagine pas.
- D’autre part, puisqu’il y a si peu de femmes dans les métiers informatiques, les filles manquent de modèles positifs de femmes dans le milieu des technologies, auxquelles elles pourraient s’identifier. Tandis que la réussite d’un Bill Gates (Microsoft), d’un Steve Jobs (Apple) ou d’un Linus Torvalds (Linux) inspire potentiellement les garçons, les filles n’ont pas d’images de femmes dans le monde pointu des nouvelles technologies. Or on sait que la confiance en soi et en ses possibilités de réussite dans un domaine, passe aussi par la présence d’ « autres semblables » dans l’environnement.
- L’image tronquée de l’informaticien, si elle est déjà peu réaliste, est en plus assez péjorative. L’informaticien est un « nerd » ou un « hacker », un être asocial, négligé, amoureux de sa machine, à laquelle il se consacre jour et nuit. Souvent, c’est un garçon, coincé dans une adolescence interminable.
- Une autre raison qui explique la présence moindre des femmes dans les orientations informatiques vient des idées sur ce qui est masculin et féminin : la filière technologique (et scientifique en général) est traditionnellement associée aux hommes, qui seraient « naturellement » plus intéressés par ces domaines. Les femmes qui essaient de se réaliser dans ces branches auraient plus d’efforts à faire et moins de chances de réussite, parce qu’elles seraient « naturellement » moins disposées.
- Enfin, les professions technologiques souffrent aussi d’une image de « bourreau de travail » qui rend l’équilibre vie professionnelle/vie privée impensable. L’informaticien doit aimer les heures supplémentaires, être doté d’une flexibilité extrême et vivre pour son travail. Pas évident de se lancer dans un tel monde si on ne se sent pas une vocation irrépressible.
Nous voici donc avec un informaticien masculin, asocial, obsédé par sa bécane, qui trime 24 heures sur 24...
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