Classification des métiers de l’informatique
Métiers « classiques » de l’informatique, « nouveaux métiers » et « métiers touchés par l’informatique » : classification, nomenclature et formation
Réaliser une classification et une nomenclature des métiers est toujours difficile, quelque soit le secteur d’activité. Concernant les métiers de l’informatique, les difficultés sont accrues par le fait qu’il s’agit d’un secteur d’activité relativement récent et en perpétuelle évolution, voir même en mutation.
Il est néanmoins possible classer les métiers en trois catégories principales :
- Les métiers actuellement considérés comme appartenant au « noyau dur » de l’informatique. Ils nécessitent des compétences « purement informatique » d’assez haut niveau et d’autres compétences associées, liées au secteur d’activité dans lequel ils s’exercent. C’est le cas des programmeurs (-euses).
- Les « nouveaux métiers » pour lesquels il est difficile de déterminer si, oui ou non, ils appartiennent à la catégorie « informatique ». Ils se caractérisent par la convergence entre compétences TIC et non-TIC. C’est le cas notamment des métiers des professionnels de l’Internet.
- Les métiers « impactés » par les TIC pour lesquels les compétences TIC sont complémentaires aux compétences spécifiques du métier. C’est le cas des métiers de bibliothécaire, agent de banque…
On peut enfin envisager une quatrième catégorie constituée des métiers où des compétences TIC consolident des compétences spécifiques à un métier. C’est le cas par exemple des tourneurs (-euses) fraiseurs (-euses) dans les industries du secteur secondaire.
Cette diversité grandissante des métiers TIC constitue un véritable « casse tête » pour les organismes de formation car elle implique un élargissement des connaissances des « informaticiens (-iennes) » à d’autres domaines que les TIC.
Des nouvelles matières dans les formations
Dans la pratique, on constate un besoin croissant de trois catégories de compétences dites « soft » non techniques qui sont : des compétences systémiques, des compétences en gestion et des compétences comportementales (assertivité, capacité de travailler en équipe pluridisciplinaire…).
Actuellement, dans les formations, il est assez rare que le développement de ces trois compétences soit associé aux formations en informatique. Ceci explique en partie que parmi les « spécialistes » (noyau dur) des métiers TIC, peu se contentent d’une formation initiale et que 20% des emplois TIC (1) sont occupés par des diplômés non issus de l’informatique ( formation économique, commerciale, en communication…)
L’évolution devrait conduire de plus en plus à des formations basées sur des agglomérats de compétences en lien avec des situations de travail plutôt que vers des formations portant sur des spécialisations techniques « pointues ».
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Plusieurs projets de recherche essayent actuellement de mettre en place une meilleure définition et une nomenclature plus complète des métiers TIC, susceptibles de s’adapter aux évolutions, et qui pourrait servir d’outil pour les personnes qui sont amenées à faire des choix en matière de formation et/ou de profession.
Un mot sur les mots
Les informaticiens « classables » dans la catégorie Nace 72 (noyau dur) ne correspondent qu’à une partie des emplois liés aux TIC.
Mieux définir les métiers TIC et « impactés » TIC permettrait par exemple :
- De montrer qu’ils ne requièrent pas tous un haut niveau de compétences techniques et des connaissances approfondies en mathématique.
- De compléter/ajouter aux cursus des formations initiales en informatique de formations à des matières plus « Soft ».
- De mettre à jour la classification des fonctions et d’avoir des référents salariaux.
- D’avoir pour ces métiers (certains sont considérés comme atypiques et ne relevant d’aucune commission paritaire) une convention collective et une réglementation sociale négociée pour protéger les travailleurs/les travailleuses.
- De lutter contre l’imaginaire culturel qui associe informatique, homme, jeune, dynamique … et contribue à exclure ceux et celles qui ne collent pas à cette image.
Il va sans dire que ce manque de lisibilité des métiers, le flou sur les compétences TIC et les compétences transversales nécessaires pour exercer un métier est sans conteste préjudiciable à l’orientation. D’autant plus que les filières de formations, elles-mêmes ne sont pas toujours explicites dans la distinction entre métiers spécifiquement TIC et métiers non spécifiquement TIC. Dès lors, faute d’être informé sur la variété des contenus des métiers, les choix s’avèrent difficiles.
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Lire plus : Approches graphiques sur
la diversification des métiers touchant l’informatique
(1) « Les origines de la diversification », dans « Etude MéTIC », Centre de recherche Travail & Technologies, Fondation Travail Université (Namur), Publication prévue en septembre 2004.
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