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Digitales 2006
Copyleft en théorie et en pratique
Les logiciels ne sont plus les seuls à être affublés d’une licence libre ou copyleft : nombre de produits culturels sont aujourd’hui dans le même cas. Les Digitales furent une occasion d’en apprendre plus, et via le jukebox Burnstation, de s’y essayer (1) !
Plus rien n’est comme avant, en ces temps ’internet’. Les programmeurs ne sont pas les seuls à avoir opté pour les licences copyleft, les artistes aussi, histoire de se libérer d’un système pervers de droits d’auteurs qui fait affluer l’argent dans les mauvaises poches. Le Copyleft met le système de copyright sens dessus-dessous : via leur droit d’auteur, les artistes donnent le droit de copier, diffuser, retravailler leur œuvre, au lieu de l’interdire (2) .
Le copyleft fonctionne comme un virus : une fois qu’un/e artiste appose cette licence sur son travail, toute personne qui utilise ce matériel est elle aussi obligée de le faire sous licence copyleft. Et même si certaines licences copyleft autorisent l’utilisation commerciale (3) de l’oeuvre qu’elles protègent, aucun géant des médias n’osera commercialiser à grande échelle quelque chose qui peut être librement copié.
"Grâce au copyleft et à internet, de nombreux artistes n’ont plus besoin des organisations de droits d’auteur ni des géants de la distribution ", explique le groupe Platoniq, qui a permis, grâce à son jukebox copyleft Burnstation (4) de se faire une idée du nouveau système de distribution copyleft à l’occasion des Digitales.
Mais les contenus sont offerts, de quoi donc vivent les auteurs copyleft ? Selon Platoniq : "Seule une petite élite d’auteurs vit de la vente de ses oeuvres , la majorité, et spécialement les musiciens/nes, vivent de concerts, d’invitations à des festivals, de séminaires, de journées de rencontres... Et pour arriver à une telle situation, la première chose est de se faire connaître. Une bonne promotion et distribution par internet est alors un atout certain. Et les licences copyleft informent le public que le téléchargement de leurs créations peut se faire en toute légalité."
Pour Isabelle Vodjdani, qui est venue présenter la licence copyleft Art Libre (5) aux Digitales, la recherche d’un nouveau modèle de revenu ne vient qu’en deuxième position : "En premier lieu, le copyleft veut libérer la culture des limitations que le système copyright a introduites dans le processus de création. L’art ne naît pas de rien. Un/e artiste se base toujours sur des exemples artistiques, des idées, des créations du passé. Cet héritage communautaire ne peut pas rester la propriété exclusive d’un/e auteur/e. Si on veut permettre à l’art d’encore avancer, il faut mettre fin à l’actuel système de ’stars’, qui place l’amateur d’art dans une position de consommateur au lieu d’en faire un artiste potentiel."
On a clairement pu le constater lors des Digitales : une lutte politique pour libérer la culture, sans en même temps pousser les artistes dans une situation encore plus précaire, est en marche. Après les sessions portant sur le copyleft, le débat s’est poursuivi avec chaleur dans les couloirs. A suivre, sans aucun doute...
Lize De Clercq
juin 2006
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