ADA - Femmes et Nouvelles Technologies

 

Contextualisation du film

Analyse du film en fonction du contexte filmique, culturel, socio-historique


Dans quel contexte de production et quel contexte culturel interviennent ces images ?

Même si nous sommes dans un film de divertissement (industrie hollywoodienne et film de science-fiction), cela ne veut pas dire que la trilogie des Matrix ne véhicule par une certaine image du monde et de la société. Le film permet ainsi de s’interroger sur les implications d’une robotisation et informatisation galopante des données humaines, sur l’idée d’un simulacre (pour reprendre le terme de Baudrillard) - à savoir le fait que nous ne sommes plus dans une perspective de rapport à la réalité mais bien de rapport direct à l’image, sans plus passer par le biais de la réalité.

Le lien avec le courant cyberpunk est très clairement établi ; comme dans plusieurs films cyberpunk (dont Blade Runner de Ridley Scott, par exemple), l’apparition du personnage se fait au travers de la représentation d’un œil qui marque l’ouverture sur une nouvelle façon de voir les choses mais aussi de les représenter. Il faudra à présent regarder ‘au-delà’ des apparences, au-delà de la réalité virtuelle qui va détourner les regards de la réalité, comme en témoigne la trilogie de The Matrix.

Enfin, le film est à replacer dans un contexte de représentation postmoderne, particulièrement influencé par les concepts de virtualité, mais aussi de cyberféminisme.

Quelle vision de la société (de la femme) véhiculent ces images ?

Si le premier épisode introduit des éléments qui permettent de déjouer les implications patriarcales totalitaires de la représentation des femmes dans ce genre de film (les films de science-fiction véhiculant très souvent une imagerie et une narration patriarcale), les deux volets qui suivent non seulement remettent en place cette idée dans un perspective assez radicale selon des principes mythologique et surtout bibliques (intervention de l’Elu, sacrifice oedipien, etc.).

Mais la vision de la société et de la femme dans The Matrix est en fin de compte très fluctuante ; si le premier épisode tend à être progressiste (en inversant les rôles donnés, comme dans la séquence de la Belle au bois dormant inversée), le deuxième rétablit une représentation plus masculine, et le troisième impose un sacrifice féminin relevant de principes de représentation dix-neuviémistes. Pourtant, l’on doit considérer d’autres figures féminines qui maintiennent un pouvoir narratif et symbolique jusqu’au bout de la trilogie – ainsi la figure de l’Oracle qui permet de remettre en cause les poncifs de répartition du pouvoir entre personnages féminins et masculins.


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