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Rapport d’étude

Le nomadisme des carrières TIC

Selon une étude récente réalisée par Elke Valgaeren (LUC), le secteur des TIC est de moins en moins représentatif des modèles classiques de carrières linéaires. Au contraire, ces dernières y deviennent de plus en plus nomades - un terme à la mode pour exprimer que les employés changent souvent de fonction et d’employeur. La question se pose de savoir si cet état de fait est favorable aux femmes.

La chercheuse Elke Valgaeren a interviewé neuf hommes et quatorze femmes, âgés en moyenne de 42 ans, sur leur carrière dans le secteur TIC. Leur fonction variait du lower management au top management dans une grande entreprise. Parmi les personnes interrogées, rares sont celles qui présentent encore une carrière linéaire classique, c’est-à-dire qui ont gravi progressivement les échelons verticaux au sein d’une même entreprise, avec augmentation de salaire et de statut à la clé. Au contraire, elles présentent davantage des carrières nomades, qui « voyagent » tant au plan vertical qu’au plan horizontal, et au niveau interne qu’au niveau externe. Ainsi, ces personnes changent-elles souvent, et volontairement, de fonction ou d’employeur sans toutefois être motivées en premier lieu par une promotion salariale ou de statut mais davantage parce que le contenu de la nouvelle fonction les intéresse davantage (1).

Typiquement féminin ?

S’il fallait comparer les carrières féminines à celles, classiques et linéaires, des hommes, où le prestige et le niveau de rémunération sont deux critères essentiels, tout nous inviterait à affirmer que les femmes ont toujours eu des carrières plutôt nomades. En effet, leur parcours comporte toujours l’un ou l’autre « trou » ou période plus ou moins inactive. En cause, généralement, leur maternité. Par ailleurs, les femmes cherchent plus souvent un emploi près de leur domicile ou quittent carrément l’entreprise pour recommencer à zéro dans une société voire une fonction totalement différente.

Mais ce n’est pas parce que le profil de la carrière nomade décrit mieux le parcours professionnel des femmes que ce modèle leur est pour autant favorable (2). En effet, si le nomadisme professionnel peut être associé à une plus grande liberté individuelle et, par conséquent, permettre un meilleur équilibre entre la vie privée et le travail, il n’en demeure pas moins qu’il est aussi un grand consommateur de temps… « C’est un mode de carrière qui cultive le principe du panier de crabes plutôt qu’il ne le modère. Car, pour rebondir d’une fonction, d’un département ou d’un employeur à l’autre, il faut disposer de fameux réseaux informels. Et dans la mesure où les femmes participent moins à ce type de réseaux nécessaires au carriérisme, elles en paient les conséquences » suggère Elke Valgaeren.

Mais l’aspect positif dans ce modèle de carrière nomade, souligne Elke Valgaeren, tient à ce que « la norme masculine implicite qui régissait le carriérisme a disparu sans pour autant qu’une nouvelle norme féminine ait pris sa place ».

CVH
Juin 2005

Notes & liens
(1) Valgaeren, E. (2005). Loopbanen van mannen en vrouwen in de ICT-sector. Diepenbeek, SEIN, LUC.
(2) Woodd, M. (2000). "The move towards a differente career pattern : are women better prepared than men for a modern career ?" In : Career development international, 5 (2) : 99-105.


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