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Journées de rencontres Digitales - Du 1 au 3 juin 2006 à Bruxelles

Les journées Digitales 2006 seront l’occasion, une fois encore, de faire appel à la mémoire et aux rêves ; le thème de 2006 sera ’’retour vers le futur’’ avec de nombreuses questions : quelles seront demain les conditions du travail et des échanges ? La forme des villes ? Que nous réservent les neurosciences ? Les TIC sont-elles une condition du développement ? Les 20 dernières années ont modifié profondément notre environnement, les Digitales vont essayer d’imaginer la suite, en croisant, comme chaque fois, les regards, les méthodes, les publics…

Les profondes transformations sociales, géographiques, démographiques, politiques et technologiques des vingt dernières années fournissent une occasion de réexaminer le chemin parcouru depuis que l’égalité juridique des femmes au travail est arrivée à l’avant-scène en Europe et que prend racine l’utopie de la fin de la pénibilité du travail grâce à la technologie. Le basculement a eu lieu pendant les années 1980 avec l’arrivée du micro-ordinateur, un ’outil’ qui a fait sauter les frontières entre ’professionnel’ et ’ludique’, un peu comme les féministes des années 70 avaient abaissé celles du public et du privé.

C’est à cette époque que les formations professionnelles en "informatique" et "nouvelles technologies" destinées aux femmes se sont multipliées, dans le sillage d’une résurgence du mouvement des femmes, de ses idées d’autonomie et d’indépendance économique et du désir profond des femmes d’échapper à leur "condition" et au chômage. Aujourd’hui remises en question comme anachroniques, ou au contraire défendues comme un moyen d’obtenir des résultats remarquables de réintégration des femmes dans le marché de l’emploi, ces formations ’spécifiques’ survivent vaille que vaille en Europe.

Depuis 2001, les Journées Digitales(1) s’installent périodiquement dans un de ces centres de formation, Interface3 asbl, situé à Bruxelles. Les Digitales sont des journées de rencontres et de travail réunissant des organisations et des personnes venant de plusieurs régions/pays, dont l’expérience dans le domaine de l’égalité et de l’analyse de genre est révélatrice, chacune dans son champ d’investigation et/ou d’action, et dont les liens à la technologie sont différents : le besoin de trouver un travail dans la société contemporaine, l’analyse de cette société, une participation à la production dans cette société (2). Elles sont organisées dans le cadre du projet ADA qui tente de stimuler, de rassembler, de convaincre d’autres partenaires et acteurs de mener des réflexions, de mettre en place des stratégies et des actions afin de démonter les préjugés sur la nature des femmes … et de l’informatique, ainsi que de promouvoir leur accès à des emplois de qualité dans ce secteur.

Mais les journées Digitales restent avant tout une matrice de mémoires et de rêves : peut-on aujourd’hui imaginer le monde futur ? Un monde où non seulement le travail, les outils, les entreprises seront différents, mais où il faudra aussi imaginer d’autres lieux de l’activité économique et technologique, sans exclure le corps humain lui-même et sans ignorer l’expérience passée… En juin 2006, sous le titre « Retour vers le futur », c’est ce que tenteront de faire les Digitales en portant d’abord un regard informatif et critique sur le chemin parcouru en compagnie des personnes qui avaient fait découvrir leur travail et leur réflexions en 2001, 2002 et 2004.

Comme par le passé, les lieux, ressources, sources, stratégies, expériences et objectifs déployés dans les Digitales seront multiples et divers, mais s’articuleront autour d’une série d’axes :

- Une expérience innovante :
Faire rentrer l’université, les arts et médias, l’industrie, les pratiques militantes et féministes dans des lieux de formation et d’insertion professionnelle. Pour quelques jours, ne pas organiser un événement, mais tisser sur les fils de chaîne du ’programme des cours’ une autre trame de sens, de savoirs, d’expériences, de compétences, de rencontres et de discussions.

- Une approche transformée :
Stagiaires, formatrices, participantes invitées, hommes et femmes, sont tour à tour actrices et ’public’ actif, afin de montrer qu’il est possible de dégager des pratiques différentes et d’ouvrir le dialogue et l’échange entre des "mondes" et milieux traditionnellement éloignés sinon étrangers, entre secteurs et disciplines. Le but est d’élargir la définition de ’femmes et technologies’, que les chercheuses académiques se découvrent comme utilisatrices de technologies, que les secrétaires, ouvrières, informaticiennes, artistes découvrent des liens à construire en déconstruisant leurs outils et leurs savoirs.

- Un cheminement politique :
De l’outil à l’image, en passant par le travail et le corps, l’action et la mémoire, il s’agit de remettre les femmes qui travaillent et utilisent les nouvelles technologies dans la réalité d’une société genrée, fracturée et marchande et d’imaginer une autre histoire et d’autres possibles. La démarche repose sur des pratiques féministes : ne pas externaliser la réalisation technique ou pédagogique, parler en son nom, accepter des différences et des ’inutilités’, questionner les ’évidences’, démythifier les outils commerciaux, introduire une autre écologie. Les réseaux, l’utilisation des moyens d’information, sont en bout de piste des réflexions.

- une transmission éphémère, aléatoire mais réelle :
Le parti pris expérimental, évolutif et mobile rend difficile le suivi, l’évaluation et la transmission, mais les traces restées chez les personnes et les partenaires, dans les lieux physiques et virtuels sont tangibles - y compris des centaines d’images, de sons et de textes. Elles inspirent d’autres projets, une réflexion et des travaux sur le partage, les supports, le droit, la signification de l’archive et l’historicité.

En juin, avec d’autres invités/es d’ici et d’ailleurs, c’est sur le futur que nous poserons les questions et tenterons des réponses. Le futur de la société et de l’économie : quelle ville, quelles frontières, quels métiers, quels droits, quels loisirs peut-on concevoir aujourd’hui pour demain ? Quelles stratégies pour les femmes dans l’économie globalisée ? Faut-il systématiquement lier les TIC au développement, comme si les TIC possédaient tout ce qui est nécessaire pour changer la société ? Le futur des sciences et techniques : qu’allons-nous découvrir sur notre cerveau avec les neurosciences ? Quelles seront leurs influences sur notre corps et notre relation au monde ? Comment pouvons-nous comprendre et déconstruire notre perception du flux d’images ? Qu’aurons-nous le droit ou le pouvoir de faire dans la production culturelle ? L’art, la science-fiction, la recherche restent-ils des lieux d’expérimentation de ce futur ?

Les prochaines Journées Digitales se tiendront les 1-3 juin 2006, 30 rue du Méridien 1210-Bruxelles, l’équipe de la newsletter ADA vous tiendra informés/es.

L’équipe des Digitales

Mars 2006

  1. Plus d’info sur Les Digitales
  2. Depuis 2001, trois "Digitales" ont permis la tenue de 31 ateliers, 96 forums et 11 conférences, 2 symposium, réunissant quelques 200 invités/es de 14 pays, transitant entre différents lieux de travail, de formation et de culture dans différentes villes belges grâce à une collaboration entre différents secteurs : la formation et l’insertion professionnelles (programme ADA), les arts et médias (Constant vzw, Studio XX), les études féministes (Sophia, Steunpunt Gelijke Kansen, SIGIS), les associations de femmes (Amazone, 29 Rue blanche, Cobeff), la recherche académique, etc...
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